Du domaine du Béquet à l’hôpital Robert Picqué, vestiges du château Bosc
Le 19 mai 2017 à 17h à la Maison Pour Tous, Madame LACOUE LABARTHE est venue nous entretenir
C’est un lieu connu depuis le Moyen Age, on retrouve sur les cartes anciennes, la métairie ainsi que la chapelle du Béquet Saint James, rappelant le passé anglais de l’Aquitaine, qui est toujours présente sur la route de Toulouse.
La métairie qui date du XVème siècle, eut de nombreux propriétaires. La chapelle complètement ruinée fut reconstruite par madame LESPORTES (ou DESPORTES) au XVIème siècle. Au cours du temps, divers achats, échanges ou ventes permirent d’agrandir ce domaine viticole en regroupant des parcelles éparses.
C’est en 1791 que Jean Jacques BOSC achète ce bourdieu (bien de campagne), depuis la chapelle du Béquet jusqu’à Madères. Ce protestant né à Castres (Tarn) en 1747, est plus connu comme homme politique et négociant que comme propriétaire terrien à Villenave d’Ornon. Il avait épousé en 1789 Elisabeth JULIEN protestante du Tarn dont la famille était installée à Bordeaux. De cette union naquirent 10 enfants.
C’est lui qui fit le plus évoluer ce domaine de campagne qu’il affectionnait particulièrement. Il y donnait de grandes fêtes pour les évènements familiaux.
Il avait débuté vers l’âge de 17ans, comme apprenti commis, dans le commerce et le négoce, chez un parent établi à Bordeaux. Mais avant 1800 il acquiert les compétences nécessaires pour fonder son propre comptoir avec 2 de ses frères. Dès 1807, il fit construire par l’architecte Thiac, un superbe immeuble de 5 étages, encore visible actuellement 7 rue du chai des farines, regroupant ses activités de négoce et son domicile.
Vers 1815, il fait construire sur le domaine du Béquet, une vaste maison avec ses dépendances, dont il ne reste aujourd’hui que la maison de maître qui est devenue le bâtiment administratif de l’hôpital.
En 1818, sa fortune lui permet de répondre à l’appel de fonds fait par l’Etat, pour l’achèvement des travaux du pont de Bordeaux (de pierre) pour un montant de 100 000francs.
Il sera député et membre du Conseil Général de la Gironde.
Il décèdera au Béquet en 1840 à l’âge de 84 ans ainsi que son épouse en 1846. Il sera inhumé à Bordeaux.
Ses petits enfants vendront ce domaine en 1875 à l’Etat qui fit arracher le vignoble et transformer ce terrain en champ de manœuvres, les bâtiments serviront de caserne jusqu’en 1882, date à laquelle il est transformé en hôpital militaire.
Il ne prendra le nom de Robert PICQUE qu’après le décès du médecin militaire y travaillant et mort en mission en 1927. Ce dernier utilisait fréquemment l’aviation sanitaire pour les évacuations des malades lorsque cela était nécessaire.
Il suivait une malade prise en charge sur la base de Cazaux et revenait vers Bordeaux. La patiente et ses accompagnants arrivèrent sans encombre à l’hôpital mais le médecin Robert PICQUE, dont l’avion avait été pris dans le mauvais temps, tomba de l’habitacle dans un bois du village de Marcheprime, le pilote réussit à se poser.
C’est en 1936 que l’hôpital des armées fut baptisé Robert Picqué.
De 1940 à 1944, les allemands l’ont envahi et construit des baraquements pour augmenter les possibilités d’accueil de leurs soldats. Ils ont également fait construire un bloc opératoire souterrain qui n’a jamais été utilisé et qui est encore visible.
Depuis sa création cet hôpital n’a cessé de s’agrandir, de se moderniser, mais quel est son avenir ?
Merci à cette conférencière qui a su nous faire connaître l’histoire de cet ancien domaine devenu hôpital.