Conférences

Seigneurie d’Eyran

Conférence du 19 janvier 2018 – Seigneurie d’Eyran et les dynasties bordelaises

HISTORIQUE D’EYRAN 1317-1870

La découverte à Eyran de silex taillés et des sarcophages romains, aujourd’hui au Louvre, laisse entrevoir l’ancienneté de cette seigneurie. On la retrouve dans les premiers actes figurant aux archives départementales de la Gironde sous le pouvoir de Galhard Duran (ou d’Eyran) lorsqu’il rend hommage au roi d’Angleterre Edouard 1er le 20 mars 1273.

Le 11 octobre 1317, elle est échangée par Eyquem de La Motte à Raymond de Budos, neveu du pape Clément V, celui-là même qui est à l’origine du procès des Templiers raconté dans «les rois maudits ». Confisquée aux Budos par le roi d’Angleterre en 1430, la seigneurie est alors confiée à Etienne de La Brosse, Lieutenant du Sénéchal de Guyenne. Restituée aux Budos en 1487, elle est vendue à Thomas Cousinier en 1527 avant qu’il ne soit empoisonné par les huissiers du Parlement d’Aix dont il a été nommé Premier Président.

Ses héritiers la vendent alors à Joseph d’Eymar, cousin de Montaigne, Président du Parlement de Bordeaux, Maire de Bordeaux, catholique opposé à Henry IV pendant les guerres de religions. Par succession, Joseph Dubernet en est propriétaire en 1612, Premier Président du Parlement de Bordeaux, banni de la ville pendant la Fronde pour son rôle d’agent de Mazarin.

De ses deux filles, Anne est la grand-mère de Montesquieu et Béatrix épouse Henri de Raymond de Sallegourde à qui Eyran est transmis.

Les Raymond de Sallegourde conservent Eyran pendant 5 générations jusqu’à son séquestre en 1792 comme bien d’émigré. Suzanne-Caroline de Raymond, surnommée « Bonbon », en obtient restitution en 1796 et l’apporte comme dot lors de son mariage avec Paul-Victor de Sèze, 3 mois après. Elle le transmet en 1833 à son fils Aurélien de Sèze, (amant platonique de George Sand) et vice-Président de l’Assemblée Nationale, et en reste propriétaire jusqu’à sa mort en 1870. À partir des archives retrouvées à Eyran, aux archives municipales et départementales et de différents ouvrages publiés, l’ouvrage traite de ces transmissions et de la vie de chacun

La famille de Sèze y est largement traitée, pour plus de la moitié, notamment Jean III et ses enfants, Paul-Victor et Aurélien. On y retrouve des documents jamais publiés comme, la captivité de Suzanne Caroline de Raymond pendant la révolution, l’interrogatoire de Paul-Victor de Sèze devant la commission militaire, ou le duel de son frère Alexis le Chevalier. Il traite également de la propriété d’Eyran et de ses embellissements jusqu’à 1870.

Stéphane de Sèze

C’était une belle rencontre et des échanges conviviaux autour du verre de l’amitié.

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