Découvertes dans le Lot et Garonne
29 avril 2017
Le matin nous avions rendez-vous à Fontet, sur le bord du canal, les 12 Amis ont pu découvrir l’église, avec de beaux vitraux, située près du château de Fontet du XVIIème siècle.
Le clocher-pignon qui date du XVème siècle, à deux cloches, a incité les plus audacieux à gravir l’escalier en hélice qui mène à sa coursive. La belle façade de l’édifice est percée d’un portail tardif de style Renaissance.
Vues depuis le clocher
Avant qu’une famille venue pour une cérémonie de baptême n’envahisse la nef, nos douze apôtres villenavais s’exilèrent vers Sainte-Bazeille.
Après une courte visite de l’ancienne ville, nous nous sommes rendus vers la table du Scampi grill qui nous attendait. Chacun a pu satisfaire son appétit avant de repartir vers le musée archéologique de cette ville de 3200 habitants située sur la rive droite de la Garonne, à 5 km de Marmande.
Nous étions attendus par messieurs ABAZ et ROIGT président et membre du Comité d’études historiques et archéologiques de Sainte Bazeille. Cette association créée en 1970, par quelques jeunes archéologues bazeillais amateurs et passionnés, n’ont cessé de scruter, fouiller et trouver les merveilles enfouies dans le sous sol de la ville et des alentours.
Après un préambule explicatif, sur le perron du musée, nous pénétrons à l’intérieur et découvrons, dans les anciens bains-douches de la commune, 3 salles aménagées pour recevoir des vitrines très garnies des découvertes emmagasinées depuis longtemps. Tout est net, clair et commenté avec ferveur et conviction par nos deux guides.
Les fouilles fortuites ou de sauvegarde se sont enchaînées les unes après les autres pendant ces années, toujours assurées par les bénévoles, encadrés par des spécialistes du CNRS. Cette persévérance a permis de mettre à jour un mobilier très important et varié, dont quelques spécimens sont exposés dans les vitrines, mais aussi l’existence de fours de potiers, de sépultures médiévales, un cimetière mérovingien utilisé jusqu’au XVIIème siècle, de mosaïques polychromes dont une, retrouvée dans une maison forte du XIIème siècle dont l’étalement couvrirait une surface de 100m2.
A la grande fierté des archéologues, les thermes gallo-romains de la ville furent également découverts, à proximité des fontaines actuelles, proches de l’église sur le promontoire au pied duquel coulait autrefois la Garonne, car cette voyageuse a souvent refait son lit en le déplaçant dans la plaine.
En fin d’après-midi la visite du musée des allumettes nous ouvrit les portes. La première partie de la visite eut lieu dans une grange en bois rappelant ici la culture du tabac aux multiples séchoirs dispersés aux alentours.
Notre guide, truculent personnage, nous fit d’abord découvrir la faune locale composée de renards, ragondins, blaireaux, hérissons, tout-à-fait comestibles selon lui…Vinrent ensuite les oiseaux pêcheurs et nocturnes.
Une intéressante collection d’outils agricoles permit à certains de reconnaitre ceux que leurs parents ou grands-parents utilisaient, comme la charrue, le collier de cheval et les jougs de bovins, ainsi qu’un curieux instrument à effeuiller les tiges du tabac, et une maquette du canal du midi tout proche.
Mais dans tout cela direz-vous « où sont donc passées les allumettes ? »
En changeant de bâtiment nos yeux émerveillés allaient découvrir grâce à Gérard GERGERES, leur auteur, d’extraordinaires maquettes. Cet ancien ferronnier a troqué son enclume pour une reconversion en bûcheron, si l’on peut dire. Car c’est à partir de milliers d’allumettes qu’il construisit pendant plus de vingt ans, châteaux forts, églises, et palais aux dimensions imposantes.
Il faut admirer la patience dont Gérard a fait preuve ! Quand il vous présente sur son fauteuil d’hémiplégique, la cathédrale de Reims, l’abbaye de La Réole, l’église de Cocumont ou bien celle de sa commune, toutes construites en allumettes, on ne peut être qu’admiratif.
Mais le clou du spectacle fut le Château de Versailles, une maquette de six mètres de long et 60 m2 de façades qui a requis plus de 550 000 allumettes assemblées à la colle comme des pierres, avec beaucoup de détails d’architecture. L’auteur aura passé 14 ans à confectionner cette œuvre.
Un son et lumière clôtura ce magnifique spectacle par une projection vidéo et grandes eaux en action. Gérard GERGERES
confectionne également de splendides tableaux et objets décoratifs, toujours à base d’allumettes, bien sûr.
Le livre Guinness des records a immortalisé certaines de ces maquettes, même si quelques-unes ont souffert des déménagements. Espérons qu’une restauration au titre des Monuments Historiques viendra un jour les sauver!
A 18h30 notre groupe de visite repris enthousiaste le chemin du retour vers Villenave.